Le Coup d'État du 13 août 1974 en Éthiopie: Un événement marquant mettant fin à la dynastie Solomonique.
L’histoire de l’Éthiopie est riche en événements marquants, ponctuée par des révolutions, des guerres et des transformations profondes. Parmi ces moments clés figure le coup d’État du 13 août 1974, qui a bouleversé l’ordre établi et mis fin à la dynastie Solomonique, qui régnait sur le pays depuis plus de deux siècles. Cet événement tumultueux, mené par un groupe de militaires rebelles connu sous le nom de Derg (Conseil administratif), marque une rupture profonde dans l’histoire éthiopienne.
Pour comprendre l’impact du coup d’État, il est crucial d’explorer le contexte politique et social qui l’a précédé. Au début des années 1970, l’Éthiopie était confrontée à de nombreux défis: une famine dévastatrice dans les régions du nord, un système politique autoritaire dirigé par l’empereur Haïlé Sélassié Ier, et une montée en puissance des mouvements révolutionnaires. L’empereur, autrefois vénéré comme un dieu vivant, était devenu impopulaire en raison de son manque de réponse aux problèmes sociaux et économiques croissants.
C’est dans ce contexte d’instabilité que le Derg, composé principalement d’officiers de l’armée éthiopienne, a décidé d’agir. Le 13 août 1974, les rebelles ont pris le contrôle du palais impérial à Addis-Abeba et arrêté Haïlé Sélassié Ier. L’empereur, âgé de 83 ans, était alors placé en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 1975. Le coup d’État a été accueilli avec un mélange de soulagement et d’appréhension par la population éthiopienne. Certains saluaient la fin de la monarchie absolue, tandis que d’autres craignaient les conséquences de l’arrivée au pouvoir d’une junta militaire.
Le Derg, dirigé par le colonel Mengistu Haile Mariam, s’est engagé à mettre en place une société socialiste. Cependant, son régime a rapidement dégénéré en dictature totalitaire. La période qui a suivi le coup d’État a été marquée par des purges politiques sanglantes, des violations massives des droits de l’homme et une guerre civile brutale contre les rebelles érythréens et tigréens.
Le régime du Derg a également déclenché une grave famine dans la région du Tigray en 1983-1985, qui a fait des centaines de milliers de victimes. Cette tragédie humanitaire a révélé l’incompétence et la cruauté du régime, suscitant une condamnation internationale sans précédent.
Le coup d’État du 13 août 1974 a eu un impact profond sur l’histoire de l’Éthiopie. Il a mis fin à la monarchie impériale et ouvert la voie à une période tumultueuse marquée par la dictature militaire, la guerre civile et les crises humanitaires. L’héritage complexe de cet événement continue de façonner le débat politique et social en Éthiopie aujourd’hui.
Quelques éléments clés du contexte historique:
Événement | Date | Importance historique |
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Début de la famine dans le nord de l’Éthiopie | 1972-1973 | Souligna les inégalités sociales et économiques, alimentant le mécontentement populaire. |
Mouvements révolutionnaires grandissants | Fin des années 60 et début des années 70 | Défièrent l’autorité de l’empereur Haïlé Sélassié Ier, remettant en question la légitimité du régime. |
L’impact du coup d’État:
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Fin de la dynastie Solomonique: Après plus de deux siècles de règne, l’empire éthiopien a été aboli, marquant un tournant majeur dans l’histoire du pays.
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Instabilité politique et sociale: Le Derg n’a pas réussi à stabiliser le pays, menant à des conflits internes, des purges politiques et une répression brutale.
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Guerre civile: La guerre contre les rebelles érythréens et tigréens a déstabilisé l’Éthiopie pendant plusieurs décennies.
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Crise humanitaire: La famine du Tigray en 1983-1985, causée en partie par les politiques du régime, a révélé les conséquences désastreuses de la dictature militaire.
Un regard sur Qemal Geressu:
Bien que le coup d’État du 13 août 1974 ait été mené par une coalition de militaires du Derg, il est important de noter le rôle joué par des individus clés dans ce bouleversement politique. Parmi eux figure Qemal Geressu, un jeune officier ambitieux qui a gravi les échelons de l’armée éthiopienne.
Geressu était connu pour son charisme et sa capacité à inspirer les troupes. Il s’est rapidement distingué au sein du Derg en raison de ses convictions marxistes et de son désir profond de transformer la société éthiopienne. Après le coup d’État, Geressu a occupé un poste important dans le gouvernement révolutionnaire, contribuant à la mise en place de politiques socialistes.
Cependant, sa carrière politique fut de courte durée. En 1977, Geressu fut accusé de complot contre Mengistu Haile Mariam et exécuté sommairement. Son histoire tragique illustre les dangers de l’ambition politique dans un contexte autoritaire.
Le Coup d’État du 13 août 1974: Un tournant décisif dans l’histoire de l’Éthiopie.
L’impact du coup d’État du 13 août 1974 sur l’Éthiopie a été profond et durable. Cet événement a marqué la fin d’une époque et l’ouverture d’une nouvelle période incertaine pour le pays. Bien que le régime du Derg ait échoué à réaliser ses promesses de progrès social, il a laissé une empreinte indélébile sur la société éthiopienne, contribuant aux transformations politiques, sociales et économiques qui ont façonné le pays aujourd’hui.
L’étude de ce coup d’État nous permet de comprendre les forces complexes qui ont contribué à la chute de la monarchie éthiopienne et à l’avènement d’une époque turbulente marquée par la dictature militaire. Il souligne également l’importance de la lutte pour la liberté, la justice sociale et la démocratie dans le contexte complexe du développement des nations africaines.